Appel complet : Les utopies francophones en tous genres

 

 XVIe Congrès mondial de la FIPF

Les utopies francophones en tous genres

Besançon, 10-17 juillet 2025

 

 

Appel à contributions et communications

  

Le XVIe Congrès mondial de la FIPF (Fédération internationale des professeurs de français) est porté par l’AFEF (Association française pour l’enseignement du français) et avec le concours du CLA (Centre de linguistique appliquée) de l’Université de Franche-Comté à Besançon, reconnu à l’international depuis plus de 60 ans pour son expertise dans l’apprentissage du français langue étrangère. Ce XVIcongrès mondial interrogera la question des utopies dans une vision humaniste de l’enseignement de la francophonie, en français langue première, seconde ou étrangère, dans des contextes divers (scolaire, universitaire, associatif, etc.).

En choisissant pour point d’ancrage la ville de Besançon, le congrès s’inscrit dans les idéaux portés notamment en Franche-Comté, terre d’engagements et de combats pour l’égalité. Celle-ci fut en effet le berceau et la région d’accueil d’artistes et écrivains célèbres (Victor Hugo, Gustave Courbet, Colette…) et de philosophes ou penseurs du XIXe siècle comme Charles Fourier, figure emblématique du mouvement utopiste connu en particulier pour ses phalanstères, Pierre-Joseph Proudhon, journaliste et député engagé, ou encore Jenny d’Héricourt, écrivaine féministe.

Forgé par Thomas More[1], le concept d’utopie repris par la littérature y compris politique — de L’Abbaye de Thélème de Rabelais, au Nouveau monde industriel et sociétaire de Fourier en passant par Candide de Voltaire —s’est depuis inscrit dans les logiques issues de contre-cultures artistiques notamment, où elle a pu apparaître dans les années 1950-1960, comme un atelier à produire de nouveaux mythes pour les temps futurs. Plus généralement, l’utopie fonctionne comme la préfiguration d’un monde idéal, projet politique ou rêverie culturelle, ouvrant ainsi un horizon d’attente porteur d’espoirs. Et dans un contexte mondial particulier, trop souvent anxiogène, on assiste bien à son retour[2], retour qui peut s’expliquer par la multiplication des usages du concept résultant du flou qui semble l’entourer[3]. Concept ou notion dans « l’esprit du temps »[4], on cherche désormais à s’en emparer, à se l’approprier. Et ce faisant, l’utopie peut être une force fertile, élan, appel ou invitation à agir sur le réel, imaginant de nouveaux équilibres sociaux, de nouveaux liens avec la Nature, des modes de relations humaines plus égalitaires, mais aussi des propositions alternatives éducatives, interdisciplinaires, multiculturelles…

Dans un souci de renforcer le dialogue, la coopération et la synergie entre français langue première, seconde et étrangère amorcés au cours des derniers congrès mondiaux de la FIPF, ce congrès a pour objectif de mettre en valeur et de partager des initiatives originales voire anticonformistes : actions pédagogiques qui tendent à un renouveau des pratiques d’enseignement du français dans ses variations et sa diversité ; dispositifs favorisant le travail collaboratif, la motivation et l’autonomie des élèves et apprenants ; projets contribuant à l’interdisciplinarité et au rapprochement des langues et cultures.

Il s’agira ainsi de montrer que l’utopie francophone ne désigne ni un projet irréalisable, ni un « souffleur de rêve »[5] mais bien une invitation à agir sur le réel, dans le respect d’une reconnaissance de la diversité linguistique et culturelle, de la promotion de l’égalité femme/homme dans le contexte scolaire. L'école forme les citoyens de demain, susceptibles d'envisager un monde où la diversité (de toute nature, sociale, genrée, culturelle, linguistique) l'emporte sur les idéologies ségrégationnistes. Les professeurs de français y contribuent particulièrement par l’enseignement de la langue, des langages, des littératures.


Les contributions attendues, autour du thème des utopies francophones, se déclineront selon les quatre axes suivants : 

Axe 1 : Utopies francophones et diversités langagières et linguistiques 

L’utopie interroge la manière dont les langues – ici le français – constituent des marqueurs identitaires, contribuant au développement d’une idéologie que toute politique linguistique accompagne et permet de construire.

Les différentes utopies langagières et linguistiques, soucieuses de maintenir parfois une certaine identité, peuvent-elles agir sur les pratiques langagières (le bon usage de la langue) ? Qu’en est-il par exemple des parlers des jeunes, des langages professionnels, des langages codés, de l’écriture SMS etc. ? Comment l’articulation opérée entre le respect des variations langagières et linguistiques et la conception d‘une unicité de la langue interroge-t-elle les modèles traditionnels ?

  • Est-il utopique d’envisager des relations apaisées et des interactions formatrices entre le français et les langues régionales, nationales, premières, secondes, étrangères qui circulent dans la classe? 
  • Quelles pistes pédagogiques pour la mise en place d’une véritable éducation plurilingue et pluriculturelle qui donne plein sens à la diversité ? Comment prendre en compte ces enjeux en termes de valeurs, loin de la simple addition des langues et cultures qui n’en montrerait que les aspects de surface?
  • Comment promouvoir un enseignement en faveur d’une diversification des usages linguistiques et langagiers et sensibiliser les élèves/apprenants aux valeurs sociales attribuées aux variantes linguistiques ? Comment travailler sur la langue et ses variations ?
  • Comment former les élèves et apprenants non pas simplement à la maitrise de règles mais à « l’appropriation d’une capacité au raisonnement grammatical »?

            

Axe 2 : Utopies francophones et pratiques d’écriture

L’utopie interroge la question même de l’écriture, Proudhon était aussi linguiste et Fourier osait une « contre-écriture » espérant par-là dépasser le cadre d’expression de la pure raison.

  • Comment valoriser l’évolution de l’écriture du/en français? 
  • Comment prendre en considération les genres et pratiques de discours dans leur variété, de l’adaptation de ces derniers aux situations de communication?
  • Comment renouveler et diversifier les pratiques d’écriture (régulières, réflexives, créatives, de commentaire et de travail) et développer chez les élèves une posture d’auteur?
  • Comment stimuler le travail collaboratif et l’autonomie des élèves et apprenants notamment grâce aux outils technologiques et numériques ? Quels usages des pads, des téléphones?

 

Axe 3 : Utopies francophones et littératures

Pilier anthropologique consistant à élargir les champs des possibles et leurs explorations, l’utopie s’exprime à travers la fiction. Elle permet au lecteur ou spectateur de porter un regard distancié sur sa propre langue-culture, sur les stéréotypes qu’elle véhicule, sur son identité et celle des autres. Elle autorise et donne matière à discussion. Support incontournable à tous les niveaux d’enseignement du français, la littérature développe également des dystopies, révélatrices d’utopies contemporaines. Ces projections font écho à des sujets d’actualité forgeant les sociétés d’aujourd’hui (stéréotypes de genres, égalité, relation au monde naturel, aux animaux, place de l’enfance et de l’humain dans la révolution numérique, dans un monde virtuel…), et méritent d’être introduites et discutées en classe.

  • Comment l’enseignement de la littérature peut-il contribuer à la formation du citoyen, permettre à chacun de se mobiliser en faveur des valeurs universelles et de la culture humaniste, de la tolérance, de la fraternité, de l’intercompréhension et de la solidarité, ou co-construire, conforter et diffuser les valeurs de l’utopie ? 
  • Quelle place donner à la pédagogie interculturelle ? Comment sensibiliser aux valeurs sociales contemporaines ? Comment permettre l’apprentissage et l’expérience de la diversité et de l’altérité dans une visée politique du vivre ensemble ?
  • Quels supports littéraires privilégier pour (ré) enchanter l’enseignement de la littérature en classe de français ? Quelle place accorder à la littérature saisie dans sa diversité (contemporaine/patrimoniale, générale/de jeunesse) et dans ses formats et supports (extrait/œuvre complète ; papier/audio/numérique ; livre/ordinateur/ tablette/ téléphone etc.) ? 
  • Quelles articulations entre expertises des enseignants, des auteurs et résultats des recherches en didactique de la littérature pour le goût de lire, l’appropriation littéraire et culturelle, le développement de l’esprit critique ? Quelles analyses critiques des littératures de la francophonie, de leur diffusion et de leur réception ?
  • Comment exploiter en classe les adaptations d’œuvres littéraires (cinématographiques, en bande dessinée, etc.) et les réécritures destinées à un public spécifique (diffusées dans des collections « jeunesse » ou en « français facile ») ?

 

Axe 4 Utopies francophones et français langue économique, langue de travail et de communication

La langue française est aussi une langue de travail, qui permet et favorise les échanges dans le monde économique.

  • Comment s’appuyer sur les spécificités historiques, géographiques, professionnelles des différents pays et continents, pour faire de la langue française un atout économique ?
  • Comment impliquer les acteurs et les décideurs dans le développement de l’usage du français ?  
  • Comment utiliser l’intelligence artificielle dans l’apprentissage des langues étrangères ?
  • Le français est le vecteur des apprentissages dans d’autres disciplines à l’école (DNL), au secondaire et à l’université : comment penser des collaborations entre enseignants de français et enseignants d’autres disciplines pour développer la dimension langagière de celles-ci et répondre aux besoins des élèves et étudiants ?

 

Publics visés

  • Professeurs de français de tous les niveaux : de la maternelle jusqu’à l’université, instituts français, alliances françaises, centres de langues…
  • Professeurs de disciplines non linguistiques (DNL) enseignées en français
  • Enseignants-chercheurs, docteurs et doctorants
  • Stagiaires FLE/FLS (français langue étrangère ou seconde) et FLP (français langue première)
  • Étudiants en français (langue, littérature, éducation…) et dans les disciplines concernées par les filières bilingues au niveau secondaire et universitaire.

 

Types d’interventions dans l’un des 4 axes du Congrès

Vous pouvez proposer :

  • une communication orale : intervention orale de 20 minutes suivie de 10 minutes de débat.
  • une communication par affiche : présentation d’une question, d’une recherche sous la forme d’une affiche (poster format A2 ou A1 de préférence) et intervention pendant la session poster pour répondre aux questions ou discuter avec le public.
  • un atelier pédagogique : session de 60 minutes (interventions individuelles, par équipes ou par regroupements autour d'une question) permettant d’exposer, d’approfondir une pratique pédagogique et de contribuer à la formation des enseignants.

 

Soumission d’une intervention

  • Les propositions doivent être envoyées jusqu’au 5 novembre 2024, directement sur ce site dans l'onglet  "Nouveau dépôt"
  • Pour soumettre une proposition, il vous est demandé un résumé d’environ 3000 signes, espaces compris, accompagné de 5 mots-clés et d’une bibliographie indicative (5 titres maximum). Ne manquez pas de préciser l’axe thématique choisi !
  • Les titulaires des propositions retenues en seront avisés à partir du 5 janvier 2025.

 

Conseils pour proposer une communication, un poster ou un atelier pédagogique

Adéquation à l’axe : il faut que la proposition d’intervention soit inscrite dans l’un des quatre axes du Congrès : 

Axe 1 : Utopies francophones et diversités langagières et linguistiques 

Axe 2 : Utopies francophones et pratiques d’écriture

Axe 3 : Utopies francophones et littératures

Axe 4 : Utopies francophones et français langue économique, langue de travail et de communication
 

Modalités d’intervention : il faut bien distinguer la nature de l'intervention

  • Les communications orales sont de nature scientifique, elles doivent avoir une bibliographie et reposer sur une méthodologie de recherche identifiable.
  • Les communication par affiche peuvent présenter soit une recherche en cours soit une pratique innovante en lien avec la thématique du congrès sous la forme d’une affiche au format A2 ou A1, de préférence.
  • Les ateliers pédagogiques : les participants sont invités à partager des activités innovantes pour la classe et/ou à construire des activités en interaction avec le public.

Résumé : le résumé (3000 signes espaces compris, 5 mots clés) accompagné d’une bibliographie indicative (5 références au maximum) doit être rédigé de manière claire. 

Pour les communications, veillez à bien indiquer la problématique et la méthodologie

Pour les ateliers pédagogiques, veillez à bien expliciter les objectifs des activités proposées et à bien montrer la façon dont elles sont transférables dans les pratiques de classe. 

 

L’acceptation définitive d’une proposition demeurera liée à l’inscription effective au congrès.

Les conférences et les communications présentées lors du Congrès mondial FIPF de Besançon 2025 seront publiées sous la forme d’Actes (version complète, en ligne, et florilège, format papier).



[1] More Thomas, De optimo reipublicae statu, deque nova insula Utopia – La meilleure forme de communauté politique et la nouvelle île d’Utopie, 1518.

[2] Laville Jean-Louis et Riot-Sarcey Michèle, Le réveil de l’utopie, éd. de l’Atelier, 2020.

[3] Thomas Bouchet évoque le caractère « accueillant » du mot, « qui tel le caméléon, se teinte de ce qui l’entoure(…) sorte de pâte à modeler, objet de discussions et même de polémiques toujours recommencées » (Bouchet Thomas, « Ici ou là les utopies », Délibérée n° 15, 2022/1, p. 6-11.)

[4] Morin Edgar, L’esprit du temps, Grasset, 1962.

[5] Servier Jean, Histoire de l’utopie, Gallimard, 1967, p. 1.

__________________________________

 

Comité scientifique Besançon2025

 

  

Nom

Université ou Rattachement

Ahr Sylviane

Université de Toulouse, France 

Aït Sagh El Housine

Université Cadi Ayad, Marrakech, Maroc

Anthony Sarah

Carleton College, Northfield, USA

Atcero Milburga

Makerere University Business School, Ouganda

Azouine Abdelmadjid

Université Mohamed V, Rabat, Maroc Pdt AMEF

Bahloul Noureddine

Université 8 mai 1945, Guelma, Algérie  

Barthélémy Fabrice

Université Sorbonne-Nouvelle, France

Bazin Laurent

Université Paris-Saclay, France

Borg Serge

Université de Franche-Comté, Besançon &  Brésil

Bouygues Elodie

Université de Franche-Comté, Besançon, France

Brunel Magali

Université de Montpellier, France

Butlen Max

Cergy Paris-Université, France 

Chiss Jean-Louis 

Université Sorbonne-Nouvelle, France

Chnane-Davin Fatima,
Responsable Axe 1

Aix-Marseille Université, France

Cuq Jean-Pierre, co-pilote

Université Côte d’Azur, Laboratoire ADEF, France

Damasco Denise

Université de Brasilia,  Brésil

Đàm Minh Thủy

Université Nationale de Hanoï, Vietnam

David Jacques 

Cergy Paris-Université, France

Dias Ana

Université Toulouse 2 Jean-Jaurès, France

De Croix Séverine

Université Catholique de Louvain, Belgique

De Meyer Bernard

University of KwaZulu-Natal, Durban, Afrique du sud

De Peretti Isabelle
Responsable Axe 3

Université de Lille, Laboratoire Univ- Artois, France

Dezutter Olivier

Université de Sherbrooke, Canada

Dinh Hong-Van

Université Nationale de Hanoï, Vietnam

Doell Lesley

Université d’Alberta, Canada, Pdte CAN

Do-Hurinville Danh-Thành

Université de Franche-Comté, Besançon, France

Eid Cynthia

Présidente de la FIPF

Elmadhi Adil

Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc

Embarki Mohamed

Université de Franche-Comté, Besançon, France 

Fraisse Emmanuel

Université Sorbonne-Nouvelle, France

Gouaïch Karima 

Aix-Marseille Université, France

Guerin Emmanuelle

Université Sorbonne-Nouvelle, France

Hidden Marie-Odile

Université Bordeaux Montaigne, France

Inga Sabine 

Université de Guyane, France

Jacques Martine

Université de Bourgogne, France

Jaffré Jean-Pierre

CNRS, France

Kalinowska Ewa

Université de Varsovie, Pologne

Komatsu Sachiko 

Université d'Ochanomizu, Japon

Lahlou Mohamed

Université Cadi Ayyad, Maroc

Ly Tierno

Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal

Mangiante Jean-Marc

Université d’Artois, France

Martah Amine

FLSH de Marrakech, Maroc

Marzouki Samir

Université de la Matouba, Tunis, Tunisie

Medina Cécile
Responsable Axe 4

Université de Franche-Comté, CLA, Besançon, France

Neveling Christiane

Universität Leipzig, Allemagne

Olivier Isabelle

Université d’Artois, France

Outers Pierre

Vice-président CFLP, Belgique

Pagel Dario

Université fédérale de Sergipe, Brésil

Pasquale Rosana

Universidad Nacional de Luján, Argentina

Peslier Julia 

Université de Franche-Comté, Besançon, France

Quevillon Claude

Université d’Ottawa, Canada

Raimond Anne-Claire
Responsable Axe 2

Université Sorbonne-Nouvelle, France

Raulet-Marcel Caroline 

Université de Bourgogne, France

Rebière Maryse

Université de Bordeaux et AFEF, France

Richard, Suzanne

Université de Sherbrooke, Québec, Canada

Ronveaux Christophe

Université de Genève, Suisse

Séror Jérémie

Université d’Ottawa,Canada

Similovski Kathy

Cergy Sorbonne-Université, France

Spaëth Valérie

Université Sorbonne- Nouvelle, France

Spiezia Raffaele

Université della Campania Luigi Vanvitelli, Caserta, Italie

Tiam Ousseinou

Université Cheikh Anta Diop, Dakar

Tijani Mufutau 

University of Abuja, Nigéria

Tretola Jessyca

Aix-Marseille Université, France

Vrydaghs David

Université de Namur, Belgique

Yaiche Francis 

Université Paris-Descartes, France

Yang Shu-Chuen (Julia) 

Université Tamkang, Taiwan, présidente CAP

 

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